Ce voyage était placé sous le signe du fait religieux puisque nous avions décidé de partir pendant la semaine sainte pour vivre au plus près des gens la ferveur religieuse très présente en Arménie.
Les arméniens sont chrétiens et appartiennent majoritairement à une église qui leur est propre : l’église apostolique arménienne. L’Arménie a été le premier peuple à choisir le christianisme comme religion d’état vers l’an 300.
Alors qu’il persécutait les chrétiens, le roi Tiberiate est tombé malade. la légende veut qu’il se prenait pour un sanglier et il fut soigné par Grégoire l’illuminateur qu’il avait emprisonné. Il décida alors de se convertir et de faire du royaume d’Arménie un état chrétien.
Les églises en Arménie sont donc présentes partout et souvent très anciennes. La liturgie est différente de celle du catholicisme et elle se différencie notamment par l’omniprésence de la musique avec, dans chaque église, des choeurs masculins et féminins dont les chants rythment la messe, et de ce fait rendent les messes arméniennes très émouvantes.
Pour le premier jour de la semaine sainte, le jeudi, nous sommes allés à Etchmiadzin, qui est située à une vingtaine de kilomètres de Yerevan, et qui est le siège du catholicos, la plus haute autorité religieuse du pays.

les prêtres sont habillés tout en noir, avec de drôles de coiffes sur la tête, ce qui donne un aspect mystérieux à la cérémonie.


Tout ça sous la silhouette bienveillante du mont Ararat qui, d’après la bible, est la montagne sur laquelle l’arche de Noé a échoué après le déluge.

Le moment le plus étonnant de cette journée de jeudi fut la messe dite des ténèbres. Au début de l’office onze bougies sont allumées (une pour jésus et les autres pour les apôtres, excepté Judas qui est associé à la bougie noire et qui ne sera jamais allumée.

Les bougies sont éteintes au fur et à mesure de l’avancée de la messe (4h en tout !) et lorsqu’elles sont toutes éteintes, la lumière dans l’église s’éteint et tout le monde se retrouve dans le noir avec le choeur qui reprend alors un chant sacré. C’est très beau, même si on ne croit pas en Dieu. On essaie juste de ne pas bouger pour ne pas écraser les gens qui alors s’agenouillent sur le sol de l’église tout autour de nous.